Hausse du prix des carburants, blocages des routes, gilets jaunes: ce qui se prépare en Alsace

Blocages routiers, manifestations et même happening… Le 17 novembre 2018, le mouvement des «gilets jaunes» devrait gagner la France entière. En Alsace, plusieurs dizaines de points de rassemblement sont organisés.
 

La mobilisation du 17 novembre contre la hausse du prix des carburants s’annonce comme un événement sans précédent. Lancée par les "gilets jaunes", ces citoyens en colère notamment mobilisés contre la hausse des prix des carburants, elle continue de s’organiser jour après jour, principalement sur les réseaux sociaux, où fleurissent pétitions et appels à manifester. Au compteur, plus de 700 points de blocages et rassemblements sont pour le moment recensés sur le territoire, via une carte interactive qui totalise déjà plus de 6 millions de vues.
  


Comment le mouvement s’organise en Alsace ?

Samedi prochain, comme toutes les régions françaises, l’Alsace devrait virer au jaune vif. Les cinq leaders locaux de la contestation centralisent les initiatives privées qui arrivent en nombre. Déjà plus d’une quinzaine répertoriée entre le Haut-Rhin et le Bas-Rhin. Selon eux, près de 10.000 personnes devraient gagner la rue, même si établir un décompte précis reste impossible, les adhésions virtuelles ne se convertissant pas forcément en présence massive sur le terrain le 17. En attendant, le groupe Alsace blocage national, créé le 22 octobre dernier, totalise 23500 membres sur Facebook. "C’est énorme ce qui se passe. Mais ça ne me surprend pas vraiment" réagit David, le premier à avoir lancé le mouvement au niveau local. 
 
"La colère citoyenne qui s’exprime dépasse la simple question des carburants. Il y a aussi le sentiment de se faire taxer de toute part, de perdre de plus en plus de pouvoir d’achat. Les gens ne vivent plus aujourd’hui, ils survivent." Ce haut-rhinois de la vallée de Masevaux en veut pour preuve sa propre situation. "J’ai lancé ma boîte il y a deux ans. Entre les taxes et les lourdeurs administratives, j’ai dû plier. Je n’ai pas tenu le choc. Ce n’est pas normal. Je reproche au gouvernement d’être complètement déconnecté des réalités sociales. Emmanuel Macron ne nous prend pas pour des citoyens, il nous prend pour des clients" assène-t-il.
 

Quelles actions sont à prévoir ? 

Plusieurs villes et points de circulation stratégiques locaux sont d’ores et déjà ciblés par les "gilets jaunes". Comme attendu,  Strasbourg devrait être le centre névralgique de la contestation. La ville concentrera de multiples blocages, notamment à hauteur d’Auchan Hautepierre et du Palais de la Musique et des Congrès. Le parking d’Auchan Illkirch devrait lui, accueillir, au-delà d’un rassemblement, un show de Yannick Krommenacker. Yannick qui ? Cet alsacien, fan revendiqué de l’humoriste Rémy Gaillard, habitué à réaliser des happenings retransmis en live sur les réseaux sociaux, a vu les choses en grand. Dispositif de sécurité, food trucks, fumigènes aux couleurs de la France… histoire de rendre l’événement encore plus attractif.
 
La Fédération française des motards en colère 67 s’est, quant à elle, donné rendez-vous place de la Bourse, à 14h, pour une manifestation "ras le casque", avec dans le viseur la hausse de la taxation à la pompe mais aussi d’autres mesures gouvernementales, comme le passage aux 80 km/h. Parmi les autres villes impactées, on peut également citer Mulhouse, où un rendez-vous est fixé au centre commercial de l’île-Napoléon, Colmar, Saint-Louis, Haguenau, Sélestat, Saverne…Du côté de l’A35, un blocage à hauteur de Seltz devrait empêcher les poids lourds d’entrer en France. Pour les détails, nous n’en saurons pas plus pour l’instant. Peu d’informations filtrent sur les pages des groupes organisateurs. "Nous n’établissons aucune liste précise. Toutes les indications seront données au dernier moment pour ne pas que l’on se fasse cueillir trop rapidement par les forces de l’ordre. Les blocages sont interdits, on redoute des confrontations" précise David.
 

Quelles seront les revendications ?

La hausse des prix des carburants reste le point de départ de ce mouvement national. A l’image des "bonnets rouges" bretons qui s’étaient fédérés contre le projet d’écotaxe infligée aux poids lourds et qui avaient obtenu le recul du gouvernement, les "gilets jaunes" entendent faire reculer l’exécutif sur le projet de taxation supplémentaire.  Mais la liste de leurs revendications est bien plus longue que cela.
 


Dévoilée ce dimanche 11 novembre, elle rassemble 12 réclamations. Augmentation du SMIC de 15%, baisse des charges patronales, refonte proportionnelle totale du barème des droits de successions, augmentation des retraites, mais aussi annulation du projet de loi sur le biocarburant à l’huile de palme ou encore suppression du Sénat…quitte à se mobiliser, autant y aller franchement ! Mais la vague jaune gilet et rouge colère sera-t-elle à la hauteur des attentes de ses instigateurs ? David affiche son optimisme. "Je pense qu’on va en surprendre plus d’un avec ce mouvement. L’Etat ne sait pas à quoi s’attendre. Si on ne bouge pas là, cela voudra dire qu’on aura tous définitivement baissé les bras."     
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité